Énergie nucléaire (épisode 1/2)

Portrait de Rachid Rigal : diplôme d'ingénieur Génie nucléaire en alternance

28 avril 2025

© Vignette : Pexels.
Alors que la France a décidé de relancer son énergie nucléaire à travers la construction de 6 nouveaux réacteurs de nouvelle génération EPR2, le besoin du secteur en main-d’œuvre qualifiée est important. Une nécessité que le Cnam a prise en compte depuis longtemps, en particulier avec son diplôme d’ingénieur en génie nucléaire. Nous avons suivi deux auditeurs actuellement en formation. Cet épisode 1 est consacré à Rachid Rigal, qui est en première année dans ce cursus.

L'objectif principal du diplôme d'ingénieur Génie nucléaire en alternance est de former des professionnels disposant d'une forte compétence technique dans les domaines de la maintenance ou de la construction-déconstruction des installations industrielles de haute technologie. Ils doivent être conscients de la finalité économique de leur métier, préparés à accompagner les changements techniques, aptes à maîtriser la gestion des projets et à animer des équipes, capables de comprendre l'environnement de l'entreprise et de s'adapter à son évolution. Avec des enseignements spécialisés, ils acquièrent en plus de hautes compétences dans le domaine du nucléaire, qui leur permettra d'intégrer toute industrie du domaine une fois leur diplôme en poche. L'ingénieur de la spécialité Génie nucléaire du Cnam est capable d'effectuer, dans le milieu industriel, dans un laboratoire de recherche et développement, un bureau d'études, une plateforme d'essais, un travail très diversifié permettant la prévision et la conception de systèmes complexes en respectant une démarche qualité et en tenant compte de l'environnement.

Rachid Rigal, élève ingénieur au CnamEntretien avec Rachid Rigal

Rachid est donc en première année du diplôme d'ingénieur Génie nucléaire en alternance au Cnam. Titulaire d’un bac en sciences et technologies de l'industrie et du développement durable, option Énergie et environnement, il a poursuivi avec un BTS en électrotechnique avant de faire une prépa scientifique d'un an « adaptation technicien supérieur ». À la suite de l’ATS, Rachid a passé des concours pour intégrer une école d’ingénieur. Admis dans plusieurs d’entre elles, il a finalement choisi l’ESIX à Cherbourg, qu’il a intégrée parce qu’elle propose une option nucléaire. Mais en raison de la crise sanitaire, notamment, il a dû arrêter son cursus. Par la suite, il a commencé à travailler en tant que technicien en électroménager à domicile, la première année comme apprenti et les deux suivantes en tant que technicien. Pendant la dernière année, il s’est remis à chercher une école d’ingénieur, toujours avec cet appétit pour l’énergie nucléaire. Il s’est alors tourné vers le Cnam dont il avait entendu du bien via ses anciens camarades de classe préparatoire.

Qu’est-ce qui vous a poussé à choisir une formation dans le domaine du nucléaire ?

Depuis tout petit, j’ai toujours été impressionné par les centrales nucléaires que je voyais en passant devant. Cette fascination a éveillé ma curiosité et m’a poussé à m’y intéresser davantage. Des années plus tard, j’ai découvert le Conseil européen pour la recherche nucléaire (CERN), l’un des centres de recherche qui m’a le plus marqué. Le CERN a conçu le LHC (grand collisionneur de hadrons), un outil scientifique exceptionnel qui a permis des découvertes majeures comme celle du boson de Higgs en 2012. La technologie utilisée, notamment les supraconducteurs et le refroidissement proche du zéro absolu, m’a profondément envoûté. Aujourd’hui, je souhaite à mon tour contribuer à ce domaine passionnant et, peut-être un jour, apporter ma pierre à l’édifice de l’ingénierie nucléaire.

Quelles sont vos impressions sur la formation alors que vous êtes près de terminer votre première année de cursus ?

Au début, j’avais quelques appréhensions, mais cette formation m’a vraiment fait changer d’avis. L’un des grands points forts de ce cursus est l’alternance, qui m’a d’ores et déjà permis de mettre en pratique ce que j’ai appris en cours. Nous avons également la chance d’avoir des intervenants de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ainsi que des professeurs qui essaient de nous sensibiliser aux enjeux actuels en nous encourageant à suivre l’actualité du nucléaire. Nous avons même eu l’opportunité de participer au colloque annuel du Sénat, ce qui a été pour moi une expérience très enrichissante.

Quels sont les objectifs de votre future carrière ?

Je suis quelqu’un de naturellement curieux, toujours attiré par ce que je ne connais pas encore. C’est pourquoi la recherche m’intéresse particulièrement. Si un jour j’en ai l’opportunité, j’aimerais beaucoup travailler au CERN. J’aime également tout ce qui touche à la technique, donc participer à un grand projet industriel dans le domaine nucléaire serait aussi une belle perspective. Comme je suis encore en cours de formation, je ne me suis pas encore fixé d’objectif précis. J’ai quelques idées, mais rien de définitif. Ce que je peux dire, c’est que plus j’apprends du domaine, plus il me passionne ! À court terme, si l’entreprise dans laquelle je suis en alternance me proposait de rester, ce serait une belle opportunité pour continuer à me former et à évoluer.