Portrait de Pierre Roustit, diplômé du master en 2023
13 octobre 2025
© Vignette : AdobeStock.
L'objectif de ce master est de former des professionnels pouvant maîtriser de façon équilibrée les connaissances et les pratiques dans les trois champs du programme ainsi que les relations étroites existant entre ces trois champs : prospective, innovation, transformation/management public.
Au terme du master, les diplômés sont à même de comprendre et d’anticiper les évolutions de l’action publique : acquisition d’outils et de pratiques permettant d’amorcer l’apprentissage organisationnel (amélioration de l'efficacité de l’action collective et révision continue de l’organisation pour être plus réactif et performant) et l’innovation au sein ou pour les organisations publiques. Dès lors, trois compétences clés permettent de reconnaître un professionnel :
- comprendre les défis actuels de l’action publique et anticiper les changements dans le secteur public ;
- acquérir des outils de l’innovation publique (gestion de l’innovation, innovation collaborative, design de service), les nourrir par ses compétences en matière de prospective et les articuler aux enjeux organisationnels ;
- conduire des projets d’anticipation et d’innovation sur des terrains liés au secteur public (organisation, réseau, territoires, etc.) jusqu’aux décisions et actions de transformation par les approches issues de l’apprentissage organisationnel avec une attention particulière aux aspects liés au numérique (data, communication, etc.).
Ce parcours est accessible à bac+3 (licence) ou bac+4 (M1). Il s’adresse aux candidats aux concours de la fonction publique désireux d’actualiser leurs connaissances, aux personnes issues de la fonction publique souhaitant s’adapter aux changements voire en tirer des opportunités d’action, aux praticiens du secteur privé intéressés par la partie prenante publique (client, fournisseur, régulateur, lobbyiste), enfin aux futurs doctorants en management public.
Retour d’expérience…
… avec Pierre Roustit, diplômé du master Prospective, innovation et management public.
Pierre Roustit a un parcours atypique. Professionnellement, il a navigué entre privé et public. Côté formation, il n’a cessé d’être un pur produit de la formation tout au long de la vie, s’adaptant aux situations en reprenant des études, qu’elles soient courtes ou longues. Initialement, après un bac économique et une école de commerce/communication, Pierre exerce tour à tour dans une agence de communication, puis devient responsable produit pour une startup déployant des bornes interactives d’écoute d'extraits audio. Entre 1996 et 2003, il opère sa plus grosse disruption professionnelle en devenant instituteur à Mayotte. C’est à ce moment-là qu’il bifurque vers le secteur socio-éducatif. À son retour, il reprend des études en intégrant une licence en médiation spécialisée à Paris Descartes, après quoi il devient médiateur éducatif en collège. À la suite à un nouveau diplôme d’encadrement du secteur social, le Conseil départemental des Hauts-de-Seine lui confie l’encadrement et la formation des 88 médiateurs éducatifs du département. En 2017, Pierre prend les fonctions de coordonnateur de territoire ; il est question ici d'articuler les politiques publiques autour de la jeunesse sur cinq communes du sud des Hauts-de-Seine. En 2020, intéressé depuis déjà une dizaine d’années par l’innovation sociale, il se met en quête d'une formation qui validerait une spécialisation dans ce secteur. Fin 2023, après avoir obtenu son master au Cnam, Pierre Roustit intègre une direction de l’innovation du département 92. Il y gère une équipe qui s’occupe de l'environnement physique des collégiens (espaces innovants, mobilier scolaire, numérique) et une seconde qui s’occupe de l'écosystème de financement des projets éducatifs des 98 collèges publics du département.
Pourquoi avoir choisi le master Prospective, innovation et management public ?
Tout d’abord, c'est un master que je pouvais suivre tout en continuant à travailler grâce à l'ingéniosité du Cnam qui l'a construit, comme beaucoup d'autres cursus, sur un mélange de présentiel et de distanciel. Cela permet de prendre sur ses congés ou sa décharge une partie des heures de cours et d'étaler la formation sur plusieurs années grâce au système de modules à valider séparément, pour constituer in fine un cursus complet et diplômant. Intégrer le master du Cnam m’a permis par ailleurs d'agréger et de valoriser l'ensemble des connaissances et expériences éparses que j'avais commencé à capitaliser du fait de mon intérêt pour l'innovation publique, en acquérant notamment les méthodes et les outils qui manquaient à l’exercice de mon métier. Enfin, dans un contexte qui me paraissait de plus en plus changeant et incertain, il me paraissait intéressant de découvrir la prospective, que je connaissais peu et qui m'intéressait fortement du point de vue stratégique et territorial.
Lire la suite de notre entretien avec Pierre Roustit
Qu'avez-vous trouvé de particulièrement intéressant dans ce master, et sur quoi avez-vous travaillé ?
La prospective, notamment territoriale, est une clé de lecture pour laquelle je me suis passionné durant tout mon cursus. J'ai réalisé à quel point c'est un levier d'innovation crucial pour avoir une longueur de réflexion d'avance et pouvoir œuvrer toujours mieux dans l'intérêt général. Le master m'a permis de mieux définir aussi ce que l'on entend par innovation publique : déterminer l'écosystème idéal pour mieux agir. Ainsi, j’ai notamment pu réfléchir à l’éclatement des politiques jeunesse et au fait de travailler plus efficacement dans le mille-feuille territorial actuel (sujet de mémoire).
On l’a vu, votre carrière est déjà riche d’expériences originales : quelle suite comptez-vous lui donner après l’obtention de votre master ?
Au départ, je souhaitais me spécialiser dans le conseil et la prospective territoriale, mais une opportunité a remis ce projet en cause. On m’a confié la tâche de repenser, à la lumière de mes nouvelles compétences, des dispositifs éducatifs dans une direction estampillée « innovation ». Cela dit, je ne perds pas de vue mon objectif d’évoluer vers un poste de conseil, auprès de directions générales ou d'élus qui souhaitent accompagner les changements de manière créative en faisant des contraintes qui s'imposent à leur territoire (ou à leurs finances) des opportunités d'innovation. Je m'intéresse de près aux logiques de complémentarité des acteurs, au développement prospectif et participatif des territoires, à la construction de communs, aux tiers-lieux*, au design de service**, tout ce qui peut optimiser le pouvoir d’action du service public et répondre avec pertinence aux besoins et usages des citoyens comme des agents. Aujourd’hui, j’estime que la construction de nouveaux récits collectifs plus positifs, afin de passer outre le « tout va mal » et permettre de trouver des solutions innovantes pour passer à « on va y arriver », est cruciale, non seulement pour nos organisations mais aussi pour l’avenir de nos territoires.
* Espaces hybrides et flexibles situés entre le domicile et le lieu de travail, qui favorisent la rencontre, le partage et l'initiative collective.
** Le design de service consiste à concevoir un service centré usager afin qu'il soit utile et facilement praticable.
13 octobre 2025
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