Journée mondiale des transports durables

L’offre de formation du Cnam dans les métiers du transport responsable

15 décembre 2025

© Vignette + photo ci-dessous : AdobeStock.
La journée mondiale des transports durables qui a eu lieu le 26 novembre dernier était la toute première du genre. Une résolution des Nations Unies visant à « reconnaître le rôle essentiel des systèmes de transport sûrs, abordables, accessibles et durables pour favoriser la croissance économique, améliorer le bien-être social et renforcer la coopération internationale et le commerce ». Au Cnam, l’offre de formation proposée dans la thématique répond à l’ensemble de ces critères.

Ce nouveau rendez-vous annuel encourage les gouvernements de la planète à construire des systèmes de transport intégrés et intermodaux soutenus par des infrastructures résilientes, fiables et durables. Cela inclut l’optimisation des autoroutes, des chemins de fer, des voies navigables, des voies aériennes et des ports. L’objectif étant bien entendu de réduire la consommation des ressources, les émissions de gaz à effet de serre et autres polluants pour obtenir un impact environnemental et social positif.

Le transport se situe à l’intersection des ambitions liées au développement durable.  Mais pas seulement. Outre la mise à disposition de services et d'infrastructures pour la mobilité des personnes et des biens, le transport durable peut permettre d'accélérer la réalisation d'autres objectifs cruciaux tels que l’éradication de la pauvreté ou la réduction des inégalités.

Plus globalement, chaque journée internationale représente une occasion d’informer le public sur des thèmes liés à des enjeux majeurs comme les droits fondamentaux, le dérèglement climatique ou la santé. Ces journées permettent ainsi aux pouvoirs publics et à la société civile d’organiser des activités de sensibilisation et de mobiliser des ressources. Et au Cnam de montrer tout l’éventail de ses formations scientifiques et industrielles.

Offre de formation du Cnam en transports durables et responsables

4 QUESTIONS À ANTOINE FRÉMONT, PROFESSEUR DU CNAM, TITULAIRE DE LA CHAIRE TRANSPORTS, FLUX ET MOBILITÉS DURABLES
Antoine Frémont, professeur du Cnam, titulaire de la chaire Transports, flux et mobilités durables
On a vu que certaines unités d’enseignement des formations du Cnam en transports sont ciblées « développement durable » : pour quelles raisons, et en quoi cette thématique est-elle un enjeu majeur pour le transport et la logistique ?

Le transport et la logistique appartiennent à notre quotidien sans que nous en soyons nécessairement conscients. Tous les biens que nous consommons, mais aussi les produits semi-finis qui entrent dans un processus industriel de fabrication, ont subi des opérations de transport et de logistique afin d’être disponibles au bon moment et au bon endroit, par exemple dans votre rayon de supermarché, dans un colis déposé par un livreur en consigne, ou dans une usine. Vital pour le fonctionnement économique et social, ce secteur du transport et de la logistique dépend en presque totalité du pétrole. En France, il compte à lui seul pour un tiers des gaz à effet de serre. Très efficace parce que parfaitement flexible, le transport routier, tant pour les marchandises que pour la mobilité des voyageurs, concentre plus de 80% des parts modales. Il dépend entièrement du pétrole. Sans compter les autres externalités négatives du transport routier, connues depuis très longtemps : bruit et pollution de l’air, accidents, effets coupures des infrastructures, consommation de terres agricoles avec la multiplication des entrepôts. Dans le contexte avéré du réchauffement climatique mais aussi plus largement de la dégradation de l’environnement par les activités humaines, les acteurs du transport et de la logistique sont donc en première ligne pour trouver des solutions afin de réduire leur impact environnemental.

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Votre objectif en tant que formateur est-il aussi de changer le regard des futurs acteurs du secteur pour le reste de leur carrière professionnelle ?

Oui, c’est exactement notre objectif ! Quel que soit le poste qu’il ou elle occupera, technicien ou cadre, nos diplômés doivent être à même de connaître leur métier et ses exigences, mais aussi de le transformer pour se muer en acteur du changement. Rien n’est inéluctable ou figé. Toutes les organisations évoluent. C’est pourquoi nous cherchons à leur donner une vision systémique de l’entreprise et de l’ensemble des enjeux qui la traverse afin qu’ils soient à même de resituer leur action quotidienne dans un cadre plus vaste. La recherche de nouvelles organisations moins impactantes en carbone ou pour l’environnement nécessite cette vision globale à 360°. Les solutions peuvent être technologiques. On pense à l’électrification des véhicules, mais ce n’est pas suffisant. Le report modal (transfert d'une partie du flux d’un mode de transport à un autre, plus vert), la rationalisation des tournées, l’optimisation des chargements offrent de multiples pistes. Nos formations incluent aussi la prise en compte de l’évolution des législations avec, par exemple, le zéro artificialisation nette (ZAN) ou interdiction de toute exploitation des sols sur une période donnée, et la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) ou restriction de la circulation à certains véhicules en ville pour réduire la pollution de l'air. Un transporteur ou un logisticien doit prendre en compte cet environnement réglementaire qui se décline souvent d’une façon spécifique dans chaque territoire. Le lien avec les collectivités locales est nécessaire.

Évoquez-vous le greenwashing (image trompeuse de responsabilité écologique) dans vos formations ?

Le greenwashing, c’est de la courte vue qui mène au bout du compte à l’impasse avec un effet boomerang garanti pour celui ou celle qui se croirait plus malin que les autres. Ce qui est intéressant, c’est que la très grande majorité des entreprises sont engagées dans ce mouvement de fond de recherche de solutions dites de « verdissement ». Ce mouvement se poursuit malgré les démagogues qui remettent en cause la réalité du réchauffement climatique. En tant que formateur, notre devoir consiste aussi à inscrire ces questions de développement durable dans la durée de nos formations, autrement dit à former des cohortes qui auront intégré cette question du développement durable et du réchauffement climatique, non pas comme un épiphénomène qui perturbe le cœur du métier, mais à l’inverse comme un moteur de changement, facteur d’innovations et de différenciation sur les marchés. Et à travers nos diplômés, nous formons aussi de futurs consommateurs, car ce sont aussi les modes de consommation qu’il faut faire évoluer, par exemple en acceptant de ralentir. Si un paquet met un jour de plus pour arriver à bon port, quel impact socio-économique au regard du potentiel gain environnemental ? 

Plus globalement, quelle est la prise en compte du développement durable dans l’ensemble des formations proposées par le Cnam ?

Cette volonté de prendre en compte les questions de développement durable dans les formations en transport et logistique n’est pas propre à notre secteur de formation. Elle répond à une volonté plus large du Cnam d’acculturer l’ensemble de ses élèves et auditeurs à ces questions. Une école des transitions écologiques a été créée, qui regroupe l’ensemble des formations et unités d’enseignement (UE) traitant directement ou indirectement de ce thème. L’école réunit 35 parcours de formation et plus de cinquante UE qui peuvent être choisies indépendamment les unes des autres, dans un parcours construit sur mesure, en formation initiale ou continue, selon les compétences et disponibilités de chacun. L’École des transitions écologiques propose aussi une initiation avec l'unité d'enseignement Enjeux des transitions écologiques : comprendre et agir, module gratuit et accessible entièrement à distance pour toutes les personnes s’inscrivant au Cnam. Cette UE peut être complétée par une formation diplômante avec le certificat de compétence La transition écologique dans les pratiques professionnelles. Le Cnam s’engage pour que la transition écologique devienne une réalité dans le quotidien du monde professionnel. Les formations en transport et logistique sont en première ligne !