Ergonomie

Des formations pour être acteur de l’innovation et de la transformation du travail

29 mai 2024

Le Cnam propose cinq formations consacrées à l’ergonomie, du certificat au doctorat, sans compter les unités d’enseignement à la carte. Il s’agit dans tous les cas de s’intéresser aux conditions de travail et de vie des personnes sur les plans physique, psychique, social et organisationnel. Santé, sécurité, développement des compétences, efficacité au travail, fiabilité, résilience et soutenabilité des systèmes sociotechniques sont au cœur des préoccupations.

ErgonomieL’ergonomie est une discipline qui permet de « comprendre le travail pour le transformer » en s’appuyant sur l’analyse de l’activité des personnes en situation réelle. Discipline de l’action, l’ergonomie s’intéresse et intervient dans des situations de travail ou de vie quotidienne pour répondre aux questions des acteurs en présence (ingénieurs en conception, représentants du personnel, médecins du travail, managers, préventeurs, directeur des ressources humaines, utilisateurs, patients, etc.) sur un sujet particulier : changements d’organisation, transitions (numérique, écologique, démographique, etc.), atteintes à la santé, absentéisme, conception d’un nouvel espace de travail ou d’un process de fabrication, sécurité et fiabilité des systèmes, difficulté d’usage d’une application, pannes récurrentes d’un système technique, etc.

Nos formations répondent à toutes ces problématiques

Certificat de compétence Chargé d'action ergonomique

Cette formation a pour thème central l'activité humaine en situation de travail, c'est-à-dire l'homme raisonnant, agissant, et cherchant à obtenir un résultat. Il s'agit ici de comprendre l'activité, d'en identifier les conséquences (santé, sécurité, compétences, efficience) et d'en tirer des lignes d'action pour la transformation ou la conception de situations de travail soutenables.

Master Ergonomie, parcours Intervenir en ergonomie (voie professionnelle)

Cette formation permet de former des experts capables de mener une intervention ergonomique (analyse stratégique de la demande, diagnostic, accompagnement de la conduite du changement) dans les champs du travail (santé, sécurité, fiabilité, formation, conception de systèmes techniques et organisationnels) et de l’innovation technologique dans le but de concevoir des produits et services (en particulier numériques). Elle donne accès au label de qualité Ergonomie junior certifié.

Master Ergonomie, parcours Conduire une recherche en ergonomie (recherche)

Le contenu et les objectifs pédagogiques de ce master de recherche sont conçus en partenariat avec le Collège des enseignants-chercheurs en ergonomie (CE2) et l'Association pour la recherche en psychologie ergonomique et ergonomie (ARPEGE). Ces partenariats lui confèrent une portée nationale et donnent à voir aux participants, dans une perspective critique, la diversité des axes théoriques et des méthodologies en développement de la recherche en ergonomie tant au niveau national qu’international.

Certificat de spécialisation Conduire une recherche en ergonomie

Cette formation s’adresse à des personnes déjà détentrices d’un master. Elle vise la construction et le développement de compétences dans le champ de la recherche-intervention en ergonomie par l’acquisition et la mise en pratique de connaissances théoriques et méthodologiques. Il s’agit de produire des connaissances sur les activités humaines finalisées (de travail ou de vie quotidienne) pour contribuer à la transformation ou la conception de milieux professionnels ou de vie.

Doctorat Ergonomie

Ce doctorat permet de construire un projet de recherche (définir et développer une problématique de recherche ; élaborer des modes d'approches, des démarches, des protocoles ; préparer la collecte de données), de le réaliser (études théoriques ; conduire un travail expérimental ou empirique ; acquérir un esprit critique), d’en exploiter et d’en diffuser les résultats (rédiger et diffuser les connaissances scientifiques produites), et de préparer son insertion professionnelle.

Catherine Delgoulet3 QUESTIONS À CATHERINE DELGOULET, RESPONSABLE DES FORMATIONS EN ERGONOMIE

On entend souvent parler d’ergonomie, mais à quel point cette notion est-elle prise en compte dans les organisations ?

Le qualificatif « ergonomique » est effectivement passé dans le langage courant. Les slogans publicitaires s’en sont emparés : de la brosse à dents à l’oreiller en passant par la chaise ou l’application numérique, dits « ergonomiques ». Ces approches ignorent les fondamentaux de la discipline et les pratiques du métier d’ergonome qui démontrent qu’aucun objet n’est « ergonomique » en soi ; tout dépend de ce que l’on a à faire avec des moyens que l’on a pour le faire : qui le fait, quand et comment. L’ergonomie et ses pratiques sont en revanche moins connues, même si les ergonomes sont implantés dans tous les secteurs (industrie, services, BTP, agriculture, etc.) pour accompagner les transformations des organisations et les projets de conception dans une double perspective de santé et de performance. Porter le point de vue du travail réel est un défi permanent pour répondre aux préoccupations de acteurs de terrain, soutenir l’intelligence des femmes et des hommes au travail et élargir leur capacité d’action en situation.

Comment vos formations répondent-elles à ces enjeux ?

Nos formations visent à outiller les futurs professionnels à la fois sur le versant des concepts et des méthodes pour asseoir une pratique de « praticien réflexif », c’est-à-dire capable d’expliquer sa démarche d’intervention, de l’ajuster à chaque situation et de composer avec les acteurs en présence. Pour cela, notre équipe composée d’enseignants-chercheurs, de professeurs associés ergonomes seniors en entreprise et de professionnels aguerris, propose une palette d’exercices, de travaux pratiques, de simulations, de mises en situation accompagnées et de temps réflexifs qui permettent aux élèves d’expérimenter les savoirs et savoir-faire enseignés.

Quelles sont les qualités d’un bon ergonome ?

Le métier d’ergonome se décline selon différentes pratiques (en entreprise, cabinet conseil, libéral, etc.). Cette diversité disqualifie toute approche normative du métier et assure aux parcours professionnels des ergonomes une richesse qu’il me semble nécessaire de préserver.
Toutefois, je retiens quatre éléments pour une pratique de qualité : 1) une formation initiale reconnue (Label Ergonome junior certifié) et continue, 2) une pratique respectueuse de la charte de déontologie des ergonomes, 3) une démarche d’intervention constructive, fermement ancrée dans les fondamentaux conceptuels et méthodologiques de la discipline, 4) une approche des situations de travail ouverte aux besoins des acteurs de terrain. Autant d’éléments que les élèves expérimentent en particulier dans le master dispensé au Cnam.