Événement (épisode 2/2)

L’École du numérique et de l’IA fête son premier anniversaire

10 novembre 2025

© Vignette : AdobeStock
Après les écoles des transitions écologiques et de l’énergie, intronisées en 2023, la rentrée 2024 voyait se réaliser deux nouveaux projets d’écoles : Santé et Numérique et IA. À travers ces structures, il s’agit de proposer au grand public une offre de formation plus lisible sur les thématiques concernées. Bilan de la première année de l’École du numérique et de l’IA, qui forme des professionnels capables de relever les défis éthiques et innovants.

Le développement rapide de l'intelligence artificielle et des technologies numériques engendre des défis jamais rencontrés dans de nombreux domaines : protection de la vie privée et des données personnelles, lutte contre la désinformation, transformation des organisations publiques et privées, éthique et responsabilité dans le développement et l'utilisation de l'IA. La plupart des métiers sont impactés et voient la nécessité d’intégrer de nouvelles compétences. 

L'École du numérique et de l'IA s’est donné pour objectif de former des experts dans ces deux domaines et à fournir à ses étudiants les compétences techniques et pratiques nécessaires pour répondre à ces défis actuels et futurs. De fait, les carrières sont variées et prometteuses. Dans cette perspective, la nouvelle école du Cnam propose une offre de formation à la carte et des diplômes qui ouvrent la voie à une multitude de débouchés professionnels. Parmi ceux-ci, on peut citer les métiers d’ingénieur en IA, analyste en sécurité informatique, analyste financier quantitatif, expert en économie de la santé et données numériques.

Autour de 4 thématiques phares

L’École de numérique et de l’IA du Cnam est organisée autour de quatre grands domaines : 

  • Développement et conception : gestion de projet, multimédia, programmation et optimisation, sciences des données et IA, système d'information et base de données. Les métiers de ce pôle couvrent un large spectre : développeur logiciel, ingénieur en science des données, administrateur de bases de données, architecte logiciel, analyste de données, chef de projet informatique, développeur web, analyste fonctionnel, ingénieur DevOps, etc. 
  • Informatique industrielle : automatique et robotique, bâtiments et construction, électronique et systèmes électriques. Cette thématique vise à former aux métiers d’ingénieur en automatisme, génie électrique ou électronique industrielle, spécialiste en gestion du bâtiment ou en automatisation des processus, technicien en robotique, chef de projet BIM, etc.
  • Infrastructure et réseaux : architecture informatique, cybersécurité, télécoms et réseaux. Ce pôle vise à former des ingénieurs réseaux, administrateurs système, experts en cybersécurité, architectes cloud, techniciens télécom, analystes en réseaux, consultants en infrastructure, etc.
  • Transition numérique et société : droit informatique et protection des données, économie et finance, management, marketing, commerce et communication, santé et numérique. Un pôle qui forme à de nouveaux métiers tels que juriste en droit informatique et protection des données, responsable de la transformation digitale, community manager, consultant en e-commerce, ingénieur fintech, spécialiste en télémédecine, analyste en marketing digital, etc. 

Cédric du Mouza et Philippe Durance, préfigurateurs de l'Ecole du numérique et de l'IACÉDRIC DU MOUZA, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS, ET PHILIPPE DURANCE, PROFESSEUR DU CNAM, COORDINATEURS DE L’ÉCOLE DU NUMÉRIQUE ET DE L’IA

Quels étaient les objectifs de l’établissement en lançant l’École du numérique et de l’IA, et ont-ils été atteints ?

Le Cnam, en lançant l’École du numérique et de l’intelligence artificielle (IA), visait à structurer et à rendre plus visible son offre de formation dans ces domaines stratégiques. L’école devait incarner une réactivité accrue, capable d’adapter rapidement les formations aux besoins émergents du milieu professionnel, tout en favorisant le réseautage entre les acteurs académiques, économiques et institutionnels. Elle ambitionnait également de porter une réflexion à long terme sur les enjeux sociétaux du numérique — tels que la sobriété, l’éthique ou la protection des données — et d’assurer une animation dynamique de la communauté par l’organisation de séminaires, d’événements et de moments d’échanges. Enfin, un objectif fort consistait à susciter une émulsion interdisciplinaire, en dépassant les silos entre ingénierie, sciences humaines et sociales, IA et numérique.

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs réalisations concrètes ont vu le jour : 155 diplômes et plus de 350 enseignements ont été labellisés, répartis en quatre axes thématiques structurants. Un conseil scientifique a été mis en place afin d’analyser en continu l’offre de formation du Cnam et de proposer de nouveaux enseignements en phase avec les besoins actuels des entreprises ou anticipant les compétences de demain. Par ailleurs, un cycle de conférences a été instauré pour promouvoir la culture scientifique et nourrir la réflexion collective autour des grands enjeux du numérique et de l’IA. Dans l’ensemble, ces orientations et actions ont permis d’accroître la visibilité et la cohérence de l’offre de formation, tandis que les enseignements labellisés enregistrent une hausse plus marquée du nombre d’inscrits que les formations non labellisées, signe d’un intérêt croissant du public pour ces parcours. Toutefois, si la dynamique de structuration et d’attractivité est bien engagée, il conviendra d’en mesurer l’impact à plus long terme sur l’insertion professionnelle, la création de partenariats et l’évolution des compétences dans le secteur.

Lire la suite de l'entretien avec Cédric du Mouza et Philippe Durance

Diriez-vous que la création de cette nouvelle école a permis d’offrir à nos publics une meilleure visibilité des formations du Cnam dédiées au secteur du numérique et de l’IA ?

Clairement oui. Cette nouvelle organisation, bien plus lisible, répond à l’un des objectifs majeurs de l’école : rendre l’offre de formation du Cnam plus accessible, cohérente et compréhensible, tout en valorisant la richesse et la complémentarité des parcours liés au numérique et à l’intelligence artificielle. Il s’agit là d’une première étape, mais essentielle, dans la stratégie de communication autour de l’école. D’autres actions sont déjà envisagées, notamment l’organisation d’événements, de rencontres et de séminaires destinés à promouvoir davantage l’école, à renforcer sa visibilité et à faire connaître plus largement la diversité de son offre de formation.

Quels sont les projets à venir ?

Nous avons de nombreux projets à court et moyen termes, destinés à renforcer le rayonnement et le rôle fédérateur au sein du Cnam de l’école NumIA. Parmi ces initiatives, la mise en place d’un ou deux enseignements transverses en IA, intégrables dans différents diplômes, vise à diffuser plus largement les compétences fondamentales en intelligence artificielle auprès de l’ensemble des apprenants. Nous prévoyons également la création d’un ou plusieurs clubs de partenaires, afin de favoriser les échanges avec les entreprises, les institutions et les acteurs du secteur. Parallèlement, un travail de cartographie de la recherche menée au Cnam dans les domaines du numérique et de l’IA va être engagé dans le but d’en assurer la promotion et la visibilité de la recherche au Cnam. Enfin, nous projetons d’organiser un événement majeur de type forum IA/numérique, réunissant entreprises, chercheurs, enseignants et auditeurs autour de tables rondes, présentations, démonstrations et portes ouvertes, pour valoriser les formations, encourager les collaborations et affirmer la position du Cnam comme acteur incontournable de la formation et de l’innovation dans le numérique et l’intelligence artificielle.