Transport fluvial : s’assurer un emploi dans un secteur en pleine croissance

Amarrée sur la Seine, non loin du centre historique de Rouen, la péniche-école Le Cyclone est unique en son genre ; elle est en effet la seule en France à former à niveau bac+2 des jeunes gens au métier de batelier, qui consiste à piloter un bateau sur les rivières et les canaux. Quand elle n'accueille pas d'élèves, elle sillonne la France et la Belgique pour susciter les vocations, le métier étant en perte de vitesse auprès de la jeunesse alors que les besoins en professionnels sont croissants et l’emploi garanti.

Sur Le Cyclone, les élèves sont sur tous les fronts, avec des cours de mécanique, de conduite, de matelotage (l’art des nœuds marins), sans omettre l'entretien de l’outil de travail lui-même, à savoir la péniche. Il faut, cela dit, maîtriser un peu plus de matières pour prétendre au titre de marinier : anglais, informatique, législation relative au transport fluvial et comptabilité. Il faut aussi accepter l'éloignement familial et le rythme de travail, assez intense. En contrepartie, un métier passionnant et pas comme les autres, où la timonerie tient lieu de bureau.

Quatre formations fluviales sont disponibles au Cnam, qui passent toutes par la case péniche :

• Certificat professionnel Responsable d’une unité de transport fluvial, pour comprendre et appréhender les mécanismes du transport et de la logistique ;
• Formation minimum de découverte & d’initiation (FMDI), pour devenir matelot ;
• Stage intensif de navigation, pour préparer à l'examen pratique du certificat de capacité Groupe B ;
• Titre professionnel Responsable d'unité de transport et logistique de niveau 5 (bac+2), pour former les futurs opérateurs intervenant dans la chaîne du transport international et multimodal de marchandises employés par une entreprise aérienne, terrestre, maritime ou fluviale.

Ingrid Brumfroy, responsable du centre d’enseignement d’Elbeuf, répond à nos questions :

Transport maritime et fluvial : en général et en particulier

Pour bien situer le contexte et souligner le fait que ces formations constituent une authentique opportunité d’avenir, il doit être rappelé que la France possède le plus vaste domaine maritime du monde, avec près de 11 millions de km2. Avec le développement des échanges, les postes dans la filière devraient doubler d’ici dix ans.

À ce jour, elle emploie plus de 30.000 salariés rien qu’en Normandie, 190.000 sur toute la France. Actuellement, 4600 offres d’emploi attendent de trouver preneur, 38.000 sur l’ensemble du territoire national. Notons enfin que si la France compte 5853 kilomètres de côtes, la région Normandie doit en gérer 640 à elle seule.