Au cœur des thématiques de formation du Cnam

Territoires

EPN territoires

27 avril 2022

Le Cnam propose près de 700 parcours de formation scientifiques, techniques et tertiaires, du niveau technicien au niveau ingénieur et doctorat. 20 centres en région et plus de 230 lieux d’enseignement répartis en France métropolitaine, ultramarine et à l’étranger répondent aux besoins des auditeurs et des territoires.

Les thématiques enseignées sont tout aussi riches : des mathématiques et statistiques aux énergies renouvelables, de l’immobilier à la finance d’entreprise, pour ne citer qu’elles. Plongez dans un univers où formation rime avec passion.


EPN territoires

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir les thématiques dispensées par l’équipe pédagogique nationale (EPN) Territoires. Ce domaine regroupe des diplômes et des unités d’enseignement diversifiés, propres à former des experts de terrain.




 

Bertrand RéauBertrand Réau, professeur du Cnam, titulaire de la chaire Tourisme, voyages et loisirs, et directeur de l’EPN Territoires, répond à nos questions pour vous éclairer sur vos futurs choix de formation.

Vous dirigez l'équipe pédagogique nationale Territoires du Cnam. Celle-ci renferme plusieurs thématiques : aménagement et développement des territoires ; tourisme et loisirs ; transport et logistique ; entrepreneuriat et économie de proximité ; économie sociale et solidaire. Pourriez-vous définir chacun de ses domaines pour bien en comprendre la portée et la finalité?

Faisons d’abord le lien entre ces différents domaines qui englobent une thématique plus générale que sont les territoires. Ces dernières années, en effet, les territoires sont au cœur des politiques publiques : comment les développer ? Comment assurer la pérennité des activités qui s’y installent ? Comment y maintenir ou y créer de l’emploi ? L’idée étant d’équilibrer la puissance économique à l’intérieur même du pays pour éviter que des régions soient lésées ou laissées de côté. À ce propos, l’un des axes majeurs de l’équipe pédagogique nationale que je dirige est de travailler à ce déploiement territorial pour être au plus près des attentes des acteurs de terrain, et donc de proposer des formations appropriées.

Concernant les domaines de formation de l’EPN Territoires, au nombre de cinq, je les résumerais ainsi :

  • Aménagement et développement des territoires : on parle ici des enjeux urbanistiques et architecturaux dans le cadre de l’aménagement du territoire, de la gestion locale et de l’organisation territoriale du pays, qu’il s’agisse des secteurs public comme privé.

  • Tourisme et loisirs : il s’agit d’un secteur transversal qui touche des segments variés, comme l’hébergement, les transports, les visites de sites remarquables, les parcs d’attraction, etc. Un domaine beaucoup plus large que ce que l’on peut croire.

  • Transport et logistique : un enjeu majeur des transformations, des mobilités et des approvisionnements durables. Il faut aller vite pour assurer aux générations futures une existence soutenable.

  • Entrepreneuriat et économie de proximité : un secteur essentiel pour la France, dont l’emploi compte d’abord et avant sur un tissu massif de TPE-TPI. Nos formations pour la petite entreprise (artisanat, par exemple) sont spécifiques, tailler sur mesure.

  • Économie sociale et solidaire : ce secteur représente 12% de l’emploi privé en France et 8% du PIB, c’est énorme ! Des projets de transformation économique et sociale animés par les mouvements coopératifs, associatifs et mutualistes. Dans l’ESS, on fait du commerce (ou pas) en remettant l’homme au centre du village.

EPN territoires

Le Cnam est reconnu pour concilier enseignements théoriques et pratiques, et ainsi coller au plus près des besoins de terrain. Comment opérez-vous dans votre équipe pour proposer des formations qui répondent aux besoins des entreprises ? Via quelles coopérations extérieures aussi ?

Deux dimensions importantes pour répondre à votre question. Nous observons tout d’abord une veille sur l’évolution des métiers, qui passe en partie par la recherche. Un exemple à la fois concret et récent : nous avons répondu à un appel de la Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) pour estimer les effets de la crise du Covid sur l’emploi et la formation dans le tourisme. Le rapport a été remis au ministre, avec des pistes de travail. Autre aspect important, un échange régulier avec les acteurs des territoires : enseignants, étudiants en formation continue, branches professionnelles et institutions publiques.

Le monde évolue, les processus aussi : quelles sont les innovations en cours ou à attendre dans les filières qui sont les vôtres ? Et quels cursus nouveaux sont susceptibles d'apparaître pour y répondre ?

Dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, on s’attend à un renouvellement des modes de développement des territoires, avec deux grandes questions : comment travailler au sein d’une économie de proximité ? Quels sont les nouveaux enjeux de développement et de gouvernance ? De son côté, le tourisme, très fortement impacté par la crise sanitaire, a déjà connu énormément de changements. Par exemple, l’offre numérique a connu une croissance exponentielle pendant la période. On parle du renouvellement de la façon de vendre et de produire l’offre touristique, sans compter la relocalisation du tourisme lui-même. Désormais, plutôt le Vercors que l’Himalaya ! Concernant le transport, là aussi, beaucoup de questions se posent : comment arriver à des modèles de développement durable des transports (portuaire, routier, ferroviaire) ? Avec quel impact pour l’environnement ?

À ce propos, notre Master Territoires va ouvrir deux nouveaux parcours dès la rentrée 2022 : 1) Tourisme, territoires et environnement ; 2) Transport et logistique. Ils vont permettre de répondre en partie aux problématiques posées ci-avant, notamment en s’adressant à un large public au niveau national avec un enseignement hybride (à distance + regroupements ponctuels). Au-delà du master, ces deux nouveaux parcours pourront également être suivis comme certificats de spécialisation.

Enfin, question plus large, comment voyez-vous l'évolution de la formation professionnelle à horizon 10 ou 20 ans ? Ce sera quoi, la formation de demain ? Ils seront comment, les élèves de demain ?

Je crois que les années à venir verront le mouvement actuel s’installer, à savoir que la formation professionnelle est de plus en plus un outil puissant pour repenser sa carrière, rebondir et monter en compétences dans un monde où les choses évoluent très vite. Nous sommes dans un environnement où il y a un besoin énorme d’adaptabilité. Ne pas s’arrêter à son cursus initial, apprendre tout au long de la vie : c’est la clé pour que travail rime avec bonheur !