Au cœur des thématiques de formation du Cnam

Stratégies

Stratégies

14 septembre 2022

Le Cnam propose 750 parcours* de formation scientifiques, techniques et tertiaires, du niveau technicien au niveau ingénieur et doctorat. 20 centres en région et plus de 230 lieux d’enseignement répartis en France métropolitaine, ultramarine et à l’étranger répondent aux besoins des auditeurs et des territoires.

Les thématiques enseignées sont tout aussi riches : de la physique à la psychologie du travail, de l’informatique à la gestion des connaissances en passant par la gestion des ressources humaines, pour ne citer qu’elles. Plongez dans un univers où formation rime avec passion.

Cette semaine, nouThomas durands vous proposons de découvrir les thématiques dispensées par l’équipe pédagogique nationale (EPN) Stratégies. Ce domaine regroupe des diplômes, parcours de formation et unités d’enseignement diversifiés, propres à former des experts de terrain.

Thomas Durand, professeur du Cnam, titulaire de la chaire Management stratégique, directeur de l’EPN Stratégies, répond à nos questions pour éclairer vos futurs choix de formation.

  • Vous dirigez l'équipe pédagogique nationale Stratégies du Cnam. Celle-ci, sous ce terme générique, renferme bien des réalités : pourriez-vous les évoquer pour nous ?

Le département Stratégies du Cnam regroupe quatre équipes qui, chacune à sa façon, s’efforce de penser la stratégie des entités que sont les entreprises, les organismes publics et parapublics, les associations, etc.

Management stratégique et Institut international du management (IIM)

Il s’agit là du management et de la stratégie d’entreprise (ou d’autres formes d’organisations) qui disposent de marges de manœuvre et qui s’interrogent sur leurs choix d’allocation de ressources. L’enjeu est pour elles de façonner leur devenir en se frayant un chemin vers leur futur malgré les embûches d’un environnement qui les expose à différentes pressions, y compris concurrentielles. Nous enseignons le management, les techniques d’analyse stratégique, de compréhension de la dynamique d’un secteur d’activité, de recensement des compétences d’une organisation, de repérage des options concevables face aux acteurs et forces en présence, des processus pour construire un business model et élaborer un business plan, jusqu’au déploiement de la stratégie. L’IIM porte le DBA et le MBA du Cnam ainsi que 4 masters (plus les MiM en anglais) et un mastère spécialisé.

Marketing-vente et Institut des cadres supérieurs de la vente (ICSV)

Cette équipe aborde les questions de compréhension des besoins des clients du côté de la demande (en B2C comme en B2B), de conception d’offres adaptées, des critères d’achat, de la mise en marché avec les techniques de promotion des offres, du choix des canaux de distribution (dans un monde qui évolue vers le phygital - physique et digital combinés), de l’organisation des forces de vente. Ces thématiques du marketing et de la vente constituent une dimension importante des sciences de gestion, en articulation forte avec la stratégie d’entreprise.

Pôle sécurité-défense

Ce pôle en fort développement forme aux enjeux de sécurité et de défense, à la criminologie appliquée, la lutte contre le terrorisme, les cybermenaces, la gestion de crise. Les contenus mobilisent la géopolitique, le droit, la criminologie, la veille stratégique, le renseignement, la cybersécurité. Ces thématiques rejoignent les questions de stratégie appliquées aux enjeux de sécurité et de défense pour les États, les acteurs publics et privés. Les articulations avec les opérateurs en charge de ces questions sont multiples et structurelles, à travers de nombreux accords de partenariats et le soutien de la puissance publique. L’offre est composée de certificats, du cursus LMD, d’une implication dans le DBA porté par l’IIM, et dispose d’une équipe de recherche.

Institut national des sciences et techniques de la documentation (INTD)

Cette équipe forme aux métiers de l'information, des données et de la documentation, que ce soit pour l’analyse documentaire, l’analyse décisionnelle à partir des data, l’archivage, la gestion des ressources informationnelles dans un monde digital, la capitalisation des connaissances (le Knowledge management), les recherches bibliographiques, l’exploration automatisée des réseaux sociaux, la gestion des documents multimédias, y compris audiovisuels. Ces thématiques rejoignent les questions de stratégie d’entreprise (et d’autres types d’organisations), lesquelles sont amenées à s’informer et à analyser l’information collectée et validée pour décider de leur trajectoire future (comme d’ailleurs de leurs choix opérationnels de court terme).

  • Le Cnam est reconnu pour concilier enseignements théoriques et pratiques, et ainsi coller au plus près des besoins de terrain. Comment opérez-vous dans votre équipe pour proposer des formations qui répondent aux besoins des entreprises ? Via quelles coopérations extérieures aussi ?

Dans le monde de la formation et de l’enseignement supérieur, le Cnam joue un rôle singulier mais exemplaire pour former tout au long de la vie en Stratégiesrépondant aux attentes de publics qui souhaitent progresser professionnellement et socialement. Nous avons la chance d’avoir un public extraordinaire qui mérite que nous adaptions nos offres et nos contenus de formations à ses besoins. En ce sens, il nous faut veiller en permanence à rester en prise avec le réel, à travers de nombreux exemples et des mises en situation. Si présenter une théorie pour la beauté intrinsèque de la construction intellectuelle n’est guère de mise dans ce contexte, en revanche nos auditeurs vibrent quand un concept ou une théorie entre en résonance avec leur vécu professionnel en apportant un éclairage nouveau et utile. C’est là que l’articulation théorie-pratique est à son meilleur.

Pour ce faire, nous mobilisons une palette complémentaire de profils d’intervenants dans la salle de cours : les professeurs du Cnam dont le parcours incarne à leur façon cette dialectique théorie-pratique, les collègues universitaires qui nourrissent leurs apports par la recherche, des enseignants praticiens affiliés à temps partiel au Cnam, des vacataires, en général praticiens de terrain, et des conférenciers. Ajoutons à cela le recours aux projets, aux études de cas, les dispositifs d’alternance, mais aussi l’expérience qu’apportent avec eux les auditeurs dont la grande majorité travaille. Il y a encore les nombreux accords de partenariats dans le monde socioéconomique et les participants-praticiens dans les conseils de perfectionnement de nos programmes. Le cocktail du Cnam est spécifique en ce sens qu’il est centré sur cette articulation théorie-pratique.

  • Le monde évolue, les techniques aussi : quelles sont les innovations en cours ou à attendre dans les filières qui sont les vôtres ? Et quels cursus nouveaux sont susceptibles d'apparaître pour y répondre ?

Voici un exemple. Nous avons lancé le DBA du Cnam. C’est un programme pour praticiens chevronnés visant à les accompagner dans un travail d’écriture consacré à une prise de recul réflexive sur un sujet qui leur tient à cœur. Ce travail permet une découverte de la littérature académique sur leur thématique, sous supervision, pour éclairer leur problématique. Le DBA du Cnam ne vise pas à transformer ce public de praticiens en des chercheurs mais à en faire « des amis de la recherche ». Ces praticiens restent praticiens mais sortent grandis de ce programme, avec à la clé un ouvrage dont ils sont l’auteur et qui témoigne de leur prise de hauteur.

Quand nombre de programmes de DBA sont conçus comme des doctorats pour praticiens, nous avons choisi au Cnam d’offrir un DBA qui clarifie l’articulation pratique-théorie pour un public de praticiens chevronnés.

  • Enfin, question plus large, comment voyez-vous l'évolution de la formation professionnelle à horizon 10 ou 20 ans ? Ce sera quoi, la formation de demain ? Ils seront comment, les élèves de demain ?

Le terme de formation professionnelle traduit imparfaitement ce que nous faisons au Cnam, à savoir des formations tout au long de la vie, articulant théorie et pratique. Le besoin est majeur pour l’économie comme pour chacun d’entre nous dans sa carrière. Il concerne toute la population en âge de travailler, pas seulement les étudiants au sens classique de l’enseignement pour les jeunes. Ces formations constituent la meilleure réponse aux transformations des activités socioéconomiques en offrant des solutions à chacun pour s’y préparer et s’y adapter en construisant son employabilité. Dès lors, il faut s’attendre à une croissance très forte des besoins en formation de ce type.

Je suis convaincu que les offres de formation à même de répondre aux défis qui s’annoncent ne pourront se contenter de programmes courts, en accéléré et à distance. Un travail de fond en formation nécessite du temps et un effort personnel significatif et inévitablement impliquant. En outre, l’expérience que nous avons acquise en formation à distance montre que la modalité de formation optimale est l’hybride, c’est-à-dire la combinaison de formation en ligne (pour l’apport de connaissance de « haut en bas » à l’image de l’amphi traditionnel) et de travaux de groupes supervisés en présentiel (à l’image des travaux dirigés traditionnels, les fameux TD) pour l’échange et la discussion avec les autres auditeurs qui ont, eux aussi, des questions à poser et leur point de vue à exprimer, également pour les clarifications à demander à l’intervenant qui est bien présent dans la salle. Nous y travaillons ardemment en basculant les contenus de nos programmes vers la modalité hybride, laquelle épargne à nos auditeurs bien des déplacements. Par ailleurs, nous aurons aussi à mieux répondre à une attente pressante des auditeurs : être accompagné et conseillé individuellement.

Sur le fond, dans le champ du management, nous aurons à mieux traiter les grands enjeux sociétaux: la soutenabilité, la responsabilité sociale de l’entreprise, les questions de gouvernance, la justice sociale et l’égalité des chances, l’inclusion.

*Nombre de parcours de formation pour la rentrée académique 2022-2023.