Le Cnam propose 750 parcours* de formation scientifiques, techniques et tertiaires, du niveau technicien au niveau ingénieur et doctorat. 20 centres en région et plus de 230 lieux d’enseignement répartis en France métropolitaine, ultramarine et à l’étranger répondent aux besoins des auditeurs et des territoires.
Les thématiques enseignées sont tout aussi riches : de la culture scientifique et technique à l’actuariat, de la recherche et développement au tourisme, pour ne citer qu’elles.
Plongez dans un univers où formation rime avec passion.
Cette semaine, nous vous proposons de découvrir les thématiques dispensées par l’équipe pédagogique nationale (EPN) Mathématique et statistique. Ce domaine regroupe des diplômes et des unités d’enseignement diversifiés, propres à former des experts de terrain.
Thierry Horsin, professeur des universités, directeur de l’EPN Mathématique et statistique, répond à nos questions pour vous éclairer sur vos futurs choix de formation.
Vous dirigez l'équipe pédagogique nationale Mathématique et statistique du Cnam. Celle-ci, sous ce terme générique, renferme plusieurs réalités : pourriez-vous nous les décrire?
Les enseignements proposés par notre équipe pédagogique nationale sont pour partie des enseignements transverses de mathématiques et statistiques, pour des formations de l’établissement portées par d’autres entités. Cela couvre alors beaucoup de domaines différents, allant du niveau bac au niveau master. Les enseignements propres à l’EPN sont essentiellement centrés, pour les plus avancés, autour de la statistique, la science des données et du calcul scientifique.
Le Cnam est reconnu pour concilier enseignements théoriques et pratiques, et ainsi coller au plus près des besoins de terrain. Comment opérez-vous dans votre équipe pour proposer des formations qui répondent aux besoins des entreprises ? Via quelles coopérations extérieures aussi ?
Une des applications de la science des données est de permettre à une entreprise d’analyser les données brutes pour les transformer en informations utiles afin de résoudre des problèmes que l’entreprise pourrait rencontrer ou apporter des solutions innovantes. Différents types de données appellent différentes méthodes spécifiques. On combine à la fois des moyens de calcul et des résultats ou des méthodes de « mathématique et statistique » pour extraire, analyser et utiliser ces informations. La science des données est un domaine qui intéresse bien des secteurs d’activité. Ainsi, nos formations proposent fréquemment des cas concrets qu’on retrouve dans le monde l’entreprise, des cas parfois construits à la demande de nos propres auditeurs.
Pour ce qui est des coopérations que nous établissons avec l’extérieur, avec certains partenaires nous réfléchissons pour créer des formations en correspondance avec leurs besoins de terrain. Dans le même esprit, nous collaborons avec les centres Cnam en région, voire avec des universités internationales. En particulier, nos équipes ont eu récemment à s'impliquer en région dans la création de cursus en formation initiale d’ingénieurs par la voie de l’alternance ou la transposition à l’international de deux certificats.
Le monde évolue, les techniques aussi : quelles sont les innovations en cours ou à attendre dans les filières qui sont les vôtres ? Et quels cursus nouveaux sont susceptibles d'apparaître pour y répondre ?
Ce qui est appelé industrie 4.0 (convergence des technologies numériques et des techniques de production industrielle) fait apparaître un besoin de formations au niveau ingénieur et plus, où se croisent plusieurs sujets qui intéressent notre équipe pédagogique. La nécessité de nouvelles formations dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) vient par exemple de l’exigence d'interprétabilité, ou d'interprétation, des résultats ou de mise en œuvre d'algorithmes ad hoc. La modélisation mathématique et statistique se nourrit des grandes capacités de calcul de l’outil informatique tout en permettant à la science informatique, dans sa manière de concevoir ses concepts et ses méthodes, de s’enrichir de l’apport de la connaissance : organisation, structure, interprétation et simulation des données faites à partir de ces modélisations.
Enfin, question plus large, comment voyez-vous l'évolution de la formation professionnelle à horizon 10 ou 20 ans ? Ce sera quoi, la formation de demain ? Ils seront comment, les élèves de demain ?
Il me semble que le rapport entre science et société, déjà omniprésent derrière l’impact de la technologie des objets qui nous entourent (mais pas seulement ça), sera de plus en plus prégnant. Il y aura peut-être davantage de demandes de formations en sciences de l'ingénieur et en sciences humaines sociales, ces deux thématiques se mêlant l’une à l’autre. Je ne sais pas comment seront les élèves de demain, et je ne suis pas persuadé que nous soyons plus intelligents que nos aînés. J’espère simplement que le citoyen de demain souhaitera au moins autant, et pourquoi pas plus encore, être éclairé que nous pensons l’avoir été. Si le Cnam peut y aider, tant mieux!
*Nombre de parcours de formation pour la rentrée académique 2022-2023.