Autre anniversaire au Cnam

Les Cahiers d’histoire du Cnam fêtent leurs 10 ans

21 octobre 2024

Alors que le Cnam célèbre ses 230 ans, « Les Cahiers d’histoire du Cnam » publient de son côté depuis une décennie des travaux de recherche en sciences humaines et sociales. Les Cahiers se distinguent par leur double vocation : d'une part, explorer la riche histoire du Cnam, et d'autre part, s'affirmer comme une revue de recherche, centrée sur la sociohistoire des sciences et des techniques, du patrimoine scientifique et technique, et l'histoire de l'enseignement et de l'éducation.

Professeurs du Cnam à l'époque des Trente Glorieuses ; Former la main-d’œuvre industrielle en France ; L'enseignement de la chimie industrielle et du génie chimique ; Le cinématographe pour l’industrie et dans les entreprises : quatre dossiers traités sur le fond parmi tant d’autres par l’équipe éditoriale des « Cahiers d’histoire du Cnam » au cours des dix dernières années. À raison de deux numéros par an, la revue compte à ce jour 18 numéros, la crise sanitaire ayant freiné un peu les choses en 2020, et plus 160 articles publiés.

Les Cahiers d'histoire du CnamLe revue biannuelle « Les Cahiers d’histoire du Cnam » sont une renaissance puisqu’une première revue avait fait son apparition vingt ans plus tôt dans le cadre du bicentenaire de la naissance de l’institution. Le chantier de la nouvelle série a été initié en 2012 par le laboratoire Histoire des technosciences en société (HT2S), et concrétisé deux ans plus tard. Le projet annonçait alors la double nature de la revue : continuer à développer les travaux sur la riche histoire du Cnam, s'appuyant sur un patrimoine extraordinaire (audiovisuel, littéraire, graphique), tout en s'imposant comme une revue de recherche dans un champ scientifique beaucoup plus vaste. « Les Cahiers d’histoire du Cnam » ne se limitent plus à retracer la seule histoire du Cnam, ils sont aussi centrés sur la sociohistoire des sciences et des techniques contemporaines, de la production des savoirs jusqu’à leur diffusion auprès du grand public.

Deux journées scientifiques pour faire le bilan et imaginer la suite

À présent, il s'agit d’envisager l’avenir de la revue en se projetant dans les dix prochaines années : chantiers historiographiques à entreprendre ; ancrage des engagements ; renouvellement des partis pris. Ce sera le rôle des journées des 11 et 12 décembre prochains avec un programme anniversaire dense et résolument tourné vers les idées et les perspectives.

Ateliers de femmes au 19ème siècle11 décembre 2024
  • Présentation du dossier n°18 « Archives du Conservatoire », qui doit constituer un tremplin pour aborder la problématique de l'écriture de l'histoire du Cnam aujourd'hui ;
  • Zoom sur les recherches et travaux de valorisation du patrimoine à travers des films du Cnam issus de la Cinémathèque centrale de l'enseignement public : traces de l'histoire cinématographique du Cnam.
12 décembre 2024
  • Présentation du dossier du 19e numéro des « Cahiers d’histoire du Cnam » : « La fabrique de la vulgarisation scientifique contemporaine », avec des recherches inédites publiées à cette occasion ;
  • Mettre en lumière la fonction des Cahiers comme revue qui interroge et promeut une recherche sur la manière dont la vulgarisation (médiation, communication scientifique et technique) se construit, avec ses acteurs, ses réseaux et ses pratiques, sur le long terme ;
  • Bilan des deux journées et exercice de prospective : quels chantiers historiographiques ouvrir ces dix prochaines années ? Quelles inflexions pour la politique scientifique et éditoriale de la revue ? Comment faire grandir la revue et son réseau scientifique ?

Ces deux journées seront un moment important pour continuer à inscrire le travail des « Cahiers d’histoire du Cnam » au sein même de l’institution, tout en continuant de l'ouvrir aux communautés scientifiques de l'histoire des sciences et des techniques, du patrimoine des sciences et des technologies, et à la médiation scientifique et technique.

3 QUESTIONS À LOÏC PETITGIRARD, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS AU CNAM ET RÉDACTEUR EN CHEF DE LA REVUE « LES CAHIERS D’HISTOIRE DU CNAM »

Loïc Petitgirard, professeur des universités au Cnam et rédacteur en chef des Cahiers d'histoire au CnamQuel bilan tirez-vous de cette première décennie des « Cahiers d’histoire du Cnam » ?

Au-delà du bilan précis que nous ferons collectivement en décembre, je crois qu'il y a d'abord une grande satisfaction d'avoir porté une aventure scientifique qui a dépassé toutes les attentes initiales. En 2012, le projet scientifique et éditorial était entouré de beaucoup d'incertitudes. Mais tout n'a fait que se renforcer au fil du temps, nous avons ouvert des chantiers historiographiques, publiés des dossiers de grande qualité scientifique, et contribué à renouveler l'histoire du Cnam et de son environnement.
Cette réussite tient avant tout à l'équipe que nous avons fédérée dans le comité de rédaction, et qui existe parce que deux pionniers de l'histoire du Cnam ont été à nos côtés depuis 2012 : André Grelon et Claudine Fontanon. Et tout autant parce que Camille Paloque-Bergès, qui travaille au laboratoire Histoire des technosciences en société (HT2S) assure le secrétariat de rédaction, et qu'elle a mis tout son talent au service de la revue en devenant dans les faits une véritable co-pilote des Cahiers.

Lire la suite de l'entretien avec Loïc Petitgirard

Quel message souhaitez-vous adresser aux lecteurs à travers les dossiers que vous publiez ?

Chacun des 18 dossiers publiés jusqu'à aujourd'hui a quelque chose de différent à dire au lecteur, puisqu'ils ont chacun un sujet et un projet scientifique particuliers. Mais un message global pourrait être : si vous voulez comprendre ce qu'est le Cnam aujourd'hui, lisez les dossiers (et les futurs dossiers). Le Cnam est beaucoup plus que tout ce que vous pouvez imaginer. Il circule des représentations toutes faites du Cnam, une mythologie du Cnam, et nous essayons de les nuancer en écrivant une histoire du Cnam très documentée, ce qui nous amène parfois à batailler contre quelques idées reçues. Par exemple, depuis un siècle, le Cnam s'est imposé comme un lieu de recherche en sciences humaines et sociales, et n'est pas uniquement un établissement de formation technologique à destination du monde industriel. L'histoire des techniques et de l'innovation, les sciences de l'homme au travail, les politiques de recherche et d'innovation, ont fait l'objet de dossiers des Cahiers, permettant ainsi de préciser et de resituer l'apport du Cnam et de ses acteurs, dans ces différents champs de la recherche scientifique.

Quels thèmes souhaitez-vous aborder dans vos prochains numéros, et pour quelles raisons ?

Les horizons de développement thématique des Cahiers sont nombreux – et nous comptons sur les journées scientifiques du 11 et 12 décembre pour alimenter ces perspectives, déterminer les chemins à privilégier. Nous avons une programmation sur plusieurs mois qui mettra en avant la question de la fabrique de la vulgarisation scientifique dans les dossiers n°19 et n°20, nous portant déjà en 2025. Pour la suite, nous préparons un dossier centré sur les histoires d'ingénieurs (provisoirement intitulé « Les ingénieurs au travail : gestes et routines »), puis un dossier intitulé « Gouverner avec les technologies du traitement de l’information, de la mécanographie au numérique : statistiques et administrations publiques de 1945 à nos jours ». Ils s'inscrivent dans notre volonté constante de faire écho aux transformations contemporaines du Cnam et, plus généralement, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Beaucoup d'idées circulent déjà pour la suite. S'il est une thématique qui constitue depuis longtemps un sujet de discussion aux Cahiers, c'est bien celui de l'histoire de la constitution du réseau du Cnam en région ; ce déploiement étalé sur plusieurs décennies est un chantier considérable. Il entre en résonance évidente avec la problématique de l'identité du Cnam au 21e siècle. La principale limite à tous ces projets, néanmoins, ce sont, comme d'habitude, les ressources humaines disponibles : nous comptons sur les chercheurs qui peuvent nous rejoindre, se mobiliser pour aller localiser et fouiller les archives, écrire et produire les futurs dossiers qui contribueront à ces histoires. Nous comptons là encore sur la dynamique qui peut se mettre en place dans les journées de décembre, pour convaincre toujours plus de collègues de s'associer à nos travaux.